A Neupré, le développement anarchique des commerces le long de la route du Condroz, la disparition des services de proximité de nos centres de village, la multiplication des lotissements à prix élevés répondant à des logiques purement spéculatives, sont autant de défis à relever. Malgré l’existence d’un schéma de structure, d’un règlement communal d’urbanisme et d’un schéma de développement commercial, nos espaces de vie sont soumis à une vague d’urbanisation galopante.

L’échec du projet de création, le long de la route du Condroz, d’une supérette en circuit court, approvisionnée par les artisans et producteurs locaux, doit nous faire réfléchir : voilà certes une idée dans l’air du temps, mais qui ne solutionne en rien les problèmes structurels de désertification commerciale des centres de village et renforce le recours à la voiture le long d’un axe déjà quasi saturé. Une des difficultés traditionnelles de l’habitat rural est en effet le déplacement. L’inexistence de liaisons de bus régulières vers les établissements scolaires de Seraing et l’absence de réelle initiative en matière de mobilité inter-villages et vers la route du Condroz reflètent une vision de la mobilité largement tributaire du passé.

Quant au réseau de pistes cyclables qui traversent notre Commune, il ne favorise guère la mobilité douce. Les quelques pistes balisées empruntent tantôt les trottoirs, tantôt les voiries, et beaucoup plus rarement des sites propres : la sécurité vis-à-vis du trafic automobile n’est donc pas du tout assurée. De plus, nous connaissons tous ces « bouts de pistes » qui s’arrêtent au milieu de nulle part, décourageant toute velléité de déplacement à vélo.

Il faut le rappeler: un urbanisme durable, ce sont des projets qui parviennent à harmoniser les dimensions économiques (activités rentables), sociales (accès  ouvert aux différentes catégories sociales, y compris aux usagers faibles) et environnementales (protection du milieu de vie pour les générations futures). A nous de le promouvoir !