Vers la reprise ? « Le rôle des pouvoirs publics dans le redéploiement économique wallon »
Bien qu’encore timides, les signes d’une reprise économique se multi-plient. Le Plan Marshall, destiné à stimuler la con-version de l’économie wallonne, semble donner ses premiers fruits en termes d’emploi et de création d’entreprises.
A Neupré, nous voyons avec plaisir des initiatives économiques émerger, comme l’arrivée récente d’un commerce bio et, bientôt, l’établissement d’un complexe multifonc-tionnel (horeca, com-merces) consacré aux produits alimentaires de proximité.
Il faudra cependant éviter de trop vite céder à l’euphorie. La fragilité de notre tissu industriel, l’éloignement des pôles de décision dans nos en-treprises rachetées par des groupes étrangers, les faiblesses de management dans un certain nombre de PME en croissance, l’absence fré-quente d’un dialogue social de qualité ou encore la pollution de vastes zones liées aux activités industrielles traditionnelles sont autant de menaces à prendre en compte.
C’est la raison pour la-quelle il nous a paru inté-ressant de lancer une ré-flexion de fond à ce sujet, en invitant le Président de Meusinvest, Jean-Michel Javaux, par ailleurs bourgmestre d’Amay, ainsi qu’un « serial entrepreneur » habitant notre commune, Laurent Minguet lors d’une conférence-débat à Neupré.
Ce sera également pour nous l’occasion d’explorer les marges de manoeuvre existantes et les initiatives qui peuvent être prises par les pouvoirs publics, de l’échelon communal à l’échelon régional, pour contribuer à la reconversion économique.
Toutefois, le climat d’embellie économique ne doit pas nous faire oublier le sort de celles et ceux qui continuent à éprouver des difficultés à entrer sur le marché du travail ou à retrouver un emploi après l’avoir perdu.
Plus que jamais, l’importance des solidarités collectives est à mettre en avant. A cet égard, le drame des réfugiés venus des pays en guerre doit nous inciter, y compris au niveau communal, à mener des actions citoyennes: sans attendre l’imposition de quotas par le gouvernement fédéral, le C.P.A.S. de Neupré a pris les devants, en ac-cueillant des familles en détresse dans des locaux non utilisés de la Commune. Nous saluons cette initiative.
Une fois encore, c’est la combinaison des trois piliers du développement durable (économique, social, environnemental) qui doit continuer à guider les actions publiques.
Une hypothétique embellie économique ne peut s’envisager sans amélioration des conditions de vie des plus démunis, sans maintien de la biodiversité et sans recherche active de nouvelles solutions énergétiques à tous les niveaux, y compris communal.
François Pichault,
conseiller communal