Depuis plusieurs mois, des débats passionnés ont lieu autour du projet d’installation d’une unité de biométhanisation à Rotheux. Le dossier de la biométhanisation doit être distingué de celui de l’aménagement, au même endroit, d’une vaste zone d’habitat sous la houlette d’un Community Land Trust : nous avons déjà exprimé nos réserves sur ce dossier dans le dernier bulletin communal.
Pour Ecolo, il convient de généraliser, à côté d’autres solutions comme l’énergie éolienne, la biométhanisation et le compostage des déchets organiques afin de limiter naturellement les émissions de gaz à effet de serre. Il est indispensable de disposer de biométhaniseurs bien répartis sur l’ensemble du territoire.
Une étude de faisabilité a été réalisée à Neupré et plusieurs agriculteurs locaux se sont montrés prêts à apporter des intrants en provenance de leurs exploitations. La production de gaz issue de la biométhanisation pourrait alimenter le chauffage d’installations collectives comme les halls omnisports de Rotheux.
Nous pensons que les autorités communales doivent montrer l’exemple en la matière. Mais elles doivent prendre en compte les craintes légitimes des riverains et leur fournir des réponses crédibles. Ainsi en est-il des préoccupations relatives au charroi, qui doit rester, dans tous les cas de figure, limité. On peut dès lors s’interroger sur la pertinence de l’implantation choisie: ne serait-il pas plus judicieux de la rapprocher d’exploitations agricoles ? Quoi qu’il en soit, le permis et les conditions d’exploitation seront à cet égard déterminants. Si les conditions de stockage sont adaptées, les impacts en termes d’odeur seront moins forts que ceux résultant des pratiques classiques de stockage et d’épandage de lisiers et de fumiers. D’autres craintes souvent exprimées concernent les risques de bruit, de contamination sanitaire et d’explosion.
Nous invitons donc les autorités communales à informer la population de manière transparente, en multipliant les visites d’installations existantes et en explorant toutes les implantations possibles: c’est là sans doute le meilleur moyen de relativiser les réticences face aux enjeux d’une transformation en profondeur de nos modes de production énergétique.