Le projet d’aménagement d’une vaste zone d’habitat comprise entre les rues Rimière, Bellaire, des Deux-Eglises et des Moges, au centre de Rotheux, n’arrête pas de susciter des vagues d’émotion dans notre commune. Il repose sur la création d’une fondation, le Community Land Trust, regroupant les autorités communales et le monde associatif. Ce Trust aurait pour vocation d’acquérir les terrains susceptibles de faire l’objet de spéculation foncière et de les gérer comme un bien commun. L’accès à la propriété serait ainsi facilité pour les revenus plus modestes car le candidat bâtisseur ne devrait plus acquérir le terrain. Toutefois, il devrait occuper lui-même le bien et lorsqu’il le vend, il ne recevrait qu’une partie de la plus value réalisée, le reste retournant au Trust.
Pour Ecolo, cette philosophie de l’aménagement du territoire permet de lutter contre la pression spéculative particulièrement forte à Neupré. Elle favorise le développement d’une offre de logements plus accessibles et constitue une manière intéressante de densifier le centre de nos villages. Contrairement à l’opinion de certains groupes politiques qui y voient le risque d’une dévalorisation foncière des terrains environnants, Ecolo estime au contraire que la mixité des logements est une chance pour un meilleur vivre ensemble.
Pourtant, la manière dont le projet est actuellement développé à Neupré pose problème. D’une part, il implique l’urbanisation d’une zone classée en priorité 5b dans notre schéma de structure. Pour Ecolo, ce point est difficilement acceptable car si la commune s’est dotée, à grands frais, d’un tel outil, c’est pour qu’il guide notre politique d’urbanisation et non qu’il soit mis sur le côté à la première occasion. En outre, si le concept de Community Land Trust apparaît séduisant, rappelons qu’il provient d’un tout autre contexte (les Etats-Unis) et qu’il requiert encore un certain nombre de garanties juridiques avant d’être introduit en Wallonie. Une telle fragilité ne nous met donc pas à l’abri d’un retour de la spéculation, une fois la zone déclassée.
C’est la raison pour laquelle Ecolo a exprimé jusqu’à présent ses plus vives réserves à l’égard du projet. Sans réelle garantie juridique, sans étude approfondie de possibilités alternatives qui seraient davantage en accord avec les priorités de notre schéma de structure, il risque bien de se transformer en un lotissement comme les autres, peu accessible aux revenus modestes. Soit l’exact opposé de l’objectif annoncé !