Dans son ouvrage intitulé « Effondrement, Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie », Jared Diamond, à la fois biologiste et porte-parole international de l’écologie, notamment du fait de son rôle dans la branche américaine du WWF, prend comme exemple principal de sa thèse l’île de Pâques.

Il analyse comment une civilisation riche, complexe et inventive a pu s’effondrer du fait d’une pression insoutenable sur l’environnement qui l’a, notamment, conduit à déboiser de fond en comble son territoire et à arracher les arbres sans lesquels il devenait impossible de fabriquer des embarcations pour la pêche au gros ou des armatures pour construire les fameuses statues qui ont fait la renommée de cette île perdue au milieu de l’océan pacifique.

Il écrit ainsi : « On se prend à imaginer ce que put être l’état d’esprit du Pascuan qui abattit le dernier palmier au moment précis où il l’abattait. Comme les forestiers modernes, s’est-il écrié « Du travail, pas des arbres ! » ? Ou : « La technologie va résoudre nos problèmes, il n’y a rien à craindre, nous trouverons des substituts au bois » ? Voire : « Nous n’avons aucune preuve qu’il n’existe pas de palmiers ailleurs sur l’île de Pâques, il faut chercher encore, votre proposition d’interdire la coupe des arbres est prématurée et n’est motivée que par la peur ».

Et il ajoute : « des questions similaires se posent pour toute société qui a sans le savoir endommagé son environnement ». Depuis, l’île de Pâques est devenue la métaphore du destin possible d’une humanité aussi isolée sur la planète Terre que les pascuans sur leur territoire au milieu du Pacifique.

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Eric Chaverou © Radio France